Le Concours général trouve son origine dans les fondations de prix faites au XVIIIe siècle, essentiellement par les chanoines Louis Le Gendre (1733) et Bernard Collot (1755). Le legs de l’abbé Legendre était initialement voué à des prix d’éloquence, de poésie et de musique. La première distribution de prix eut lieu le 23 août 1747, en présence du Parlement de Paris, sous la présidence de Maupeou, futur chancelier. La dernière distribution de cette première mouture du Concours Général eut lieu en 1793 ; à cette  date il fut supprimé en conséquence d’une réorganisation des institutions académiques décidée par la Convention.

Le Concours général est rétabli en totalité en 1803 pour les seuls lycées de Paris, puis étendu en 1818 à celui de Versailles. Une extension à l’ensemble des collèges royaux des départements est tentée en 1838, mais abandonnée dès 1839, notamment en raison des complexités d’organisation à une époque où les communications étaient moins aisées qu’aujourd’hui.

Une nouvelle tentative d’en faire un concours national en 1848 échoua également. Et ce n’est qu’en 1864 que Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique, put l’étendre aux départements, sous forme d’un concours à deux étages : les académies organisaient chacune leur propre concours dit concours académique, suivi d’un Concours général entre départements avec  les seuls lauréats des différents concours académiques.

En 1880, les concours académiques furent supprimés mais les deux Concours, Paris et sa couronne d’une part, les autres départements d’autre part, furent maintenus. Puis  en 1904 l’ensemble fut supprimé à la suite d’une polémique sur l’importance, jugée par certains excessive, donnée à la préparation du Concours général dans certains établissements.

Toutefois dès 1911 des voix s’élevèrent pour en demander le rétablissement. En 1913, la fédération nationale des professeurs de lycée demanda que fût mise à l’étude sa restauration dans une organisation améliorée. Le ministre nomma une Commission, le ministère tomba, la guerre survint… et c’est en 1921 que Léon Bérard, ministre de l’Instruction publique soutenu par Edouard Herriot, rapporteur du budget, le rétablit. Il le limitait aux classes de 1ères et terminales, conformément à une évolution qui, à partir de 1848 en avait sorti progressivement les classes les plus jeunes.

Enfin en 1923 le Concours général prit sa forme nationale actuelle, unifiée entre Paris et province. La même année, les jeunes filles sont alors admises à concourir et découvrent leurs premières épreuves en 1924. C’est en 1930 que sera distinguée la première jeune femme obtenant un – en réalité deux – prix : le 1er prix de version latine et le 2ème prix de version grecque. Cette première lauréate fut Jacqueline de Romilly, qui a été notamment une très grande présidente de notre association.

Le champ des disciplines faisant l’objet du Concours général a été progressivement étendu tout au long de son histoire. Ainsi, à la rhétorique initiale – discours en français et en latin, pièce de vers latins, version de grec en français – se sont ajoutés les mathématiques en 1803, la physique, la chimie et l’histoire naturelle en 1830, les langues vivantes en 1865, le dessin, la géographie et l’enseignement secondaire spécial en 1867. Les disciplines technologiques ont été introduites en 1981.
C’est en 1995 qu’est créé le Concours général des métiers avec l’objectif de distinguer les meilleurs élèves et apprentis préparant un baccalauréat professionnel. Cette avancée importante a ouvert au concours pas moins de 19 spécialités, s’ajoutant à la trentaine de disciplines générales et technologiques préexistantes du concours général des lycées.

Rappelons que notre Association a été fondée en 1922  et déclarée d’utilité publique en 1935. Elle a joué un rôle essentiel pour le maintien du Concours général à la fin des 1960 alors qu’elle était présidée par Maurice Druon. Dans le sillage des réformes faisant suite à mai 1968, sa suppression était une nouvelle fois envisagée.