1/ SUJET – 2024 – VERSION GRECQUE

(Classes de première voie générale)  Durée : 4 heures
Seul le dictionnaire grec-français est autorisé

Traduire le texte grec en caractères gras.

Portrait du poltron
Le poltron a peur de tout. Voici par exemple la manière dont il se conduit à la guerre…

Καὶ στρατευόμενος δὲ, τοῦ πεζοῦ
ἐκϐοηθοῦντος, τοὺς δημότας < οἷός ἐστι > προσκαλεῖν, κελεύων πρὸς
αὑτὸν στάντας πρῶτον περιϊδεῖν,
καὶ λέγειν ὡς ἔργον διαγνῶναί ἐστι
πότεροί εἰσιν οἱ πολέμιοι.
En campagne, au moment où l’infanterie
marche au combat, il appelle les gens de son
dème et les engage à se ranger à ses côtés et
à se tenir d’abord en observation, prétextant
qu’il n’est pas facile de discerner si ce sont,
ou non, des ennemis à qui on a affaire.

 Καὶ ἀκούων κραυγῆς καὶ ὁρῶν πίπτοντας, εἴπας1 πρὸς τοὺς παρεστηκότας2 ὅτι τὴν σπάθην λαϐεῖν ὑπὸ τῆς σπουδῆς ἐπελάθετο, τρέχειν3 ἐπὶ τὴν σκηνήν, καὶ, τὸν παῖδα ἐκπέμψας καὶ κελεύσας προσκοπεῖσθαι ποῦ εἰσιν οἱ πολέμιοι, ἀποκρύψαι αὐτὴν ὑπὸ τὸ προσκεφάλαιον, εἶτα διατρίϐειν πολὺν χρόνον ὡς ζητῶν ἐν τῇ σκηνῇ· καὶ, ὁρῶν τραυματίαν τινὰ προσφερόμενον τῶν φίλων, προσδραμὼν καὶ θαρρεῖν κελεύσας ὑπολαϐὼν φέρειν· καὶ τοῦτον θεραπεύειν καὶ περισπογγίζειν, καὶ παρακαθήμενος ἀπὸ τοῦ ἕλκους τὰς μυίας σοϐεῖν, καὶ πᾶν μᾶλλον ἢ μάχεσθαι τοῖς πολεμίοις· καὶ τοῦ σαλπικτοῦ δὲ τὸ πολεμικὸν σημήναντος, καθήμενος ἐν τῇ σκηνῇ εἰπεῖν· « Ἄπαγ’ ἐς κόρακας· οὐκ ἐάσεις τὸν ἄνθρωπον ὕπνον λαϐεῖν, πυκνὰ σημαίνων ; » Καὶ αἵματος δὲ ἀνάπλεως ἀπὸ τοῦ ἀλλοτρίου τραύματος, ἐντυγχάνειν τοῖς ἐκ τῆς μάχης ἐπανιοῦσι, καὶ διηγεῖσθαι ὡς « κινδυνεύσας ἕνα σέσωκα4 τῶν φίλων. »

Καὶ εἰσάγειν πρὸς τὸν κατακείμενον
σκεψομένους τοὺς δημότας, τοὺς
φυλέτας, καὶ τούτων ἅμ’ ἑκάστῳ
διηγεῖσθαι ὡς αὐτὸς αὐτὸν ταῖς ἑαυτοῦ
χερσὶν ἐπὶ τὴν σκηνὴν ἐκόμισεν.
Et il amène près du lit les gens de son
dème, ceux de sa tribu, et à chaque
visiteur il expose, par la même occasion,
que c’est lui, de ses propres mains, qui a
rapporté le blessé dans la tente.

Théophraste

1 Εἴπας = εἰπών.
2 Oἱ παρεστηκότες (de παρίστημι) : « les personnes qui se trouvent près de lui ».
3 À traduire à l’indicatif, ainsi que les autres infinitifs constituant la trame du récit. Ces verbes
dépendent de οἷός ἐστι (voir début, lignes 2-3).
4 Σέσωκα : voir σῴζω.

2/ Copie de Irene Sofia Mauro, premier prix 2024

Et entendant un cri et voyant que des soldats tombaient, il s’éloignait, ayant dit à ceux qui se trouvaient près de lui qu’il avait oublié son épée sous l’effet de l’empressement. Il court vers la tente, et, après avoir fait sortir le serviteur en l’engageant à chercher où sont les ennemis, il cache l’épée sous l’oreiller. Ensuite, il cherche à gagner du temps en feignant longtemps de la chercher dans la tente. Voyant que l’on rapportait un blessé parmi ses amis, s’élançant vers lui, après l’avoir engagé à faire preuve de courage et pris par dessous, il le porte. Il soigne celui-ci, essuie tout autour avec une éponge et assis près de lui chasse les mouches loin de sa blessure : en somme, il fait tout plutôt que de combattre les ennemis. Puisque la trompette avait donné le signal du combat, il dit alors qu’il était assis dans la tente : « Va-t’en aux corbeaux ! Tu ne laisseras donc pas le sommeil s’emparer de lui, en donnant sans cesse le signal ? » Et couvert du sang et de la blessure d’autrui, il rencontre ceux qui sont revenus du combat, et leur expose que  « C’est en bravant les dangers que j’ai sauvés un de mes amis. »