Le rôle du G7

Rencontre avec notre confrère Xavier Musca le 29 septembre 2005

La deuxième Rencontre du Concours général s’est tenue le 29 septembre 2005, autour de l’intervention de notre confrère Xavier Musca, Directeur général du trésor et de la politique économique au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, lauréat du Concours général en histoire (1976), sur le thème du rôle du G7.

Interrogé sur les souvenirs qu’il garde du Concours général, Xavier Musca a rappelé que celui-ci reste un grand souvenir et qu’il a donné l’occasion au lycéen d’Ajaccio qu’il était d’un premier déplacement en avion vers le continent pour participer à la remise des prix.

Revenant lui-même d’une rencontre informelle des ministres des finances du G7, précédée d’une réunion des directeurs du trésor, il a tout d’abord souligné, dans son intervention, combien les sujets qui y avaient été traités étaient semblables à ceux qui étaient évoqués lorsque le G7 avait été créé dans les années 1970: la question des changes, la question pétrolière, la gestion des crises, avec un thème nouveau, celui du développement. La question des changes se pose toujours, non pas en termes de coordination étroite des taux de change, mais de surveillance des évolutions de change qui pourraient avoir un effet significatif sur une zone ou au niveau global.

Il n’y a plus aujourd’hui de déséquilibres entre les zones américaine, européenne et japonaise qui ne puissent être gérés par les mécanismes de marché, mais le problème se pose pour la monnaie chinoise qui peut être considérée comme considérablement sous-évaluée.

Cette question, comment inciter les autorités chinoises à réévaluer le yuan, a été au coeur de la récente réunion du G7. Elle est liée au problème plus général des déséquilibres des balances des paiements, à la source d’une situation aberrante aujourd’hui dans laquelle les pays pauvres ont des excédents de balances des paiements alors que les grands pays sont importateurs de capitaux.

Sur la question pétrolière, l’intervention du G7 reste légitime, car le marché pétrolier ne fonctionne pas selon les règles traditionnelles de marché, pour plusieurs raisons (restrictions à l’investissement, existence d’un cartel, insuffisance des investissements dans le raffinage, peu d’énergies de substitution). L’envolée du prix du pétrole est liée à cette offre rigide confrontée à une demande qui explose avec la Chine qui est devenue importatrice de pétrole et les États-Unis qui n’ont pas de politique d’économie d’énergie (6 litres de pétrole par jour et par habitant consommés en France contre 12 aux États-Unis). Cela appelle une intervention publique et le G7 a essayé d’apporter une réponse.

Le troisième domaine dans lequel le G7 peut intervenir, la gestion des crises, ne figurait pas à l’ordre du jour de la dernière réunion. Le G7 peut fonctionner comme un instrument permettant d’éviter les crises de balances de paiements ou les crises monétaires, comme lors de la crise asiatique de 1997-1998, où des retraits massifs de capitaux ont fait craindre un effondrement mondial à travers une crise bancaire internationale. Le G7 est intervenu pour assurer la trésorerie de ces pays et inciter les banques à maintenir leur exposition sur ces risques.

La quatrième fonction, celle de l’aide au développement, est plus neuve. Les pays du G7 sont majoritaires au capital du FMI et de la Banque mondiale, et leurs réunions s’apparentent un peu aux réunions d’un pacte d’actionnaires dans les institutions financières internationales. La réunion du G7 de juin dernier a décidé d’abandonner environ 55 milliards de dollars de dette multilatérale des pays pauvres.

Cette mesure, visant à remplir les objectifs de développement dit « du Millénaire », a donné lieu à un conflit entre les États-Unis et l’Europe alliée au Japon, qui portait non pas sur le principe de l’effacement de cette dette mais sur sa compensation: les États-Unis voulaient réduire à cette occasion l’intervention des institutions multilatérales vers les pays pauvres, contrairement à l’Europe et au Japon, qui l’ont finalement emporté.

Xavier Musca a ensuite évoqué les problèmes qui se posent aujourd’hui au G7: la place de l’Europe dans le G7 (faut-il remplacer au G7 les pays qui partagent désormais la même monnaie, l’euro, par un représentant européen, et lequel); la place des pays émergents, avec la question de la Russie, qui est aujourd’hui associée aux réunions des chefs d’État et de gouvernement du G7 mais pas à celles des ministres des finances et la question de la Chine, qui joue désormais un rôle important dans l’économie mondiale et ne peut plus rester à part; enfin l’utilité du G7, dont on peut douter avec cette forme de coordination molle des politiques économiques. Il est vrai que le G7 essaie de dégager des consensus mais ne prend pas de décisions.

Sur le déficit de la balance des paiements américaine par exemple, le gouvernement américain n’a pas pris de mesures malgré les objurgations du G7. Mais les recommandations du G7 permettent de donner une visibilité à des problèmes communs, et peuvent aider les gouvernements à faire passer ces thématiques dans leurs politiques nationales.

D’autre part, dans une crise soudaine, comme en 1997, un consensus pour agir ensemble n’est possible que si la confiance et la connaissance ont été construites auparavant.

Le débat qui a suivi, lui aussi très riche, a porté sur les rôles respectifs du FMI et de la Banque mondiale, sur les raisons de la fin de la convertibilité or ou de la différence de taux d’épargne entre les États-Unis et l’Europe. Des questions furent poses sur la nature des coalitions au sein du G7 (variables suivant les sujets), sur la concertation entre les pays européens avant les réunions des G7, sur les effets de la politique agricole commune sur les pays en voie de développement, sur la crédibilité des politiques d’ajustement après les échecs du FMI, sur la politique de change chinoise, sur les perspectives du G7 à moyen terme et enfin sur les aspects positifs et négatifs de la financiarisation croissante de l’économie mondiale.


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